Il était une fois...

La vie, ce n'est pas un conte de fées. Je ne vous apprends certainement pas grand chose... La mienne n'en est pas un, même si j'avais toutes les qualités réunies pour qu'elle le devienne. J'avais, là est bien le souci. Ma mère m'a toujours dit qu'elle m'avait eu trop tôt, que ça n'aurait pas dû arriver. Heureusement, ça l'a pas empêchée de m'aimer comme n'importe quelle mère lambda anglaise aimerait son enfant. Ou comme toute mère du monde, ne soyons pas des monstres, voyons. Par contre, mon père, ou du moins biologique puisqu'il est parti, n'avait pas cet instinct. Je sais bien que c'est plus dur pour les hommes d'être proches de leurs enfants, qu'ils ont moins la fibre paternelle que les mères, mais quand même, ce n'est pas une raison pour abandonner la chair de sa chair et le sang de son sang. C'est à se demander s'il aimait ma mère, quand il l'a quittée parce qu'il ne pouvait pas assumer la responsabilité que je représentais, moi, joli nourrisson tout rose. Ma mère m'a raconté, quand j'étais en âge de comprendre, qu'après que mon père l'a quittée, elle a rencontré un français âgé d'une dizaine d'années de plus qu'elle. Apparemment, ils auraient eu un coup de foudre l'un pour l'autre, et c'est ainsi que l'année de mes deux ans je me suis retrouvée avec la nationalité française. Bon, je n'avais pas vraiment eu le temps d'apprendre l'anglais, donc le français n'a pas été très compliqué à parler, j'avais beaucoup moins d'accent que ma mère, qui, elle, était complètement entichée d'un anglais pur et dur. Je me souviens que quand j'étais beaucoup plus jeune, moins d'une dizaine d'années me semble-t-il, j'avais parfois du mal à la comprendre lorsqu'elle me parlait. Mon père, si je puis le nommer ainsi, était obligé de me traduire en français. Je parlais d'ailleurs beaucoup avec lui... Plus qu'avec ma mère, je crois. Il était riche, et je n'ai manqué de rien. Ma mère est vraiment bien tombée. Il a été le père dont j'avais besoin, le vrai. Ma mère s'est souvent plainte de ma solitude, quand j'étais enfant, je la revois encore me pousser dehors, à aller chercher une de mes camarades de classe qui habitait non loin pour jouer avec elle. Je m'en fichais, tout ce que je voulais c'était lire tranquillement, ou dessiner, ou chanter et danser dans ma chambre et m'imaginer une scène et une foule m'acclamant. Je n'avais besoin de personne. Malheureusement (oui malheureusement), tout a changé lorsque je suis entrée au collège. J'ai appris à mes dépens que la vie, c'est comme la loterie. On gagne, ou on perd. J'ai perdu.

J'ai commencé à boire, à aller à des soirées. Je prétendais que j'allais dormir chez Capucine, une de mes amies, alors que c'était elle qui m'entraînait partout. Capucine Héloïse Cartier. Une bourgeoise comme vous n'en verrez jamais. Ses parents croyaient qu'elle passait ses nuits à la bibliothèque, chez des amies, à des réceptions branchées. Non, elle était tout le contraire. Elle m'a fait voir des choses que je n'aurai jamais voulu voir. Des filles, se faire violer ou violenter sous l'effet de la drogue du viol, qu'elles avaient, et c'est là le pire, pris volontairement parce qu'elles adoraient ça, faire les chiennes. Capucine, elle, avait une sacrée réputation, pour une gamine de quatorze ans. Elle avait déjà perdu sa virginité depuis un an, et à chaque fois qu'elle m'emmenait à une soirée je pouvais être sûre que durant une heure ou deux elle me quitterait pour faire ses petites affaires. Ca ne me dérangeait pas tant que ça, puisque ça me laissait le temps pour m'occuper de moi comme il se devait. Je me minais, je n'en avais rien à faire. Pourquoi je le faisais ? Parce que c'était cool. Parce que j'avais enfin une amie avec qui rire le jour, et avec qui danser la nuit, même si nous n'étions pas totalement nous-mêmes. Mes notes se sont mises à chuter en classe, et je ne donnais plus mes bulletins scolaires à ma mère. Je n'en avais rien à faire, et l'a-t-elle remarqué ? Non. Pour elle, j'étais le petit ange qui ne faisait absolument rien de mal, qui était toujours vierge et qui allait le rester jusqu'aux fiançailles. En fait, elle ne voulait pas que je suive son chemin, je crois... Que je tombe enceinte trop tôt, que je gâche ma vie. Tout en étant dévergondée, j'avais quand même conscience que je ne pourrai pas consacrer ma vie à ça. Après le lycée, je me suis en quelque sorte remotivée... en quelque sorte, parce que j'ai vite arrêté. Je voulais devenir traductrice, j'avais des espoirs, des rêves... Et il est arrivé. Gabriel. Un ange tombé du ciel, et moi j'étais un démon. Le plus vicieux des démons qu'il aurait jamais pu rencontrer. Je ne sais pas si c'est lui ou moi qui a fait le premier pas... On ne l'a jamais su, et d'ailleurs je crois qu'on ne s'est même jamais posé la question, véritablement. On était ensemble, malgré les différences, malgré la lanque. Je ne comprenais pas toujours ce qu'il disait, mais ça, c'était au début, quand on parlait encore beaucoup avec nos mains, dans le sens premier du terme. Et avant la fin (parce que tout a une fin, je ne vous apprends rien) il a même rencontré mes parents... Qui l'avaient adoré, cela va sans dire. Ils croyaient qu'on allait se marier. Je le croyais aussi. Jusqu'à ce qu'il me reproche le fait de boire. Il disait que j'allais me détruire, qu'un jour, je finirai par me tuer, parce que j'aurai trop bu et que j'aurai trouvé marrant le fait de me jeter sous une voiture. Il avait peur pour moi, pour nous, alors il m'a quittée, quelques heures à peine avant de prendre son envol pour les Etats-Unis. Notre histoire aura duré 9 mois. 9 mois. Les mots qui me résonnaient dans la tête lorsque j'ai écouté le message qu'il m'avait laissé sur mon répondeur pour me quitter. Pas de dernier baiser, pas d'adieux langoureux. Je m'étais retrouvée seule, avec un pauvre message sur un pauvre répondeur merdique. Son excuse ? La distance. Inutile de vous dire qu'après ça, la bouteille a été ma meilleure amie, et je n'ai pas lésiné sur ses bons services. Cette fois, je ne prétendais même plus aller chez une amie. J'avais passé la barre de la tant désirée majorité, ma mère et mon père n'avaient plus rien à me dire. J'emmerdais la société, j'emmerdais l'amour, tout ce que j'avais envie c'était de mourir tellement j'avais mal. Mal à en crever, parfaitement. Mon âme soeur, ma vie, mon tout, s'en était allé dans un pauvre avion, me laissant là, aussi désemparée qu'un inséparable séparé de son double. Je mourais, lentement, à petit feu... Jusqu'à ce jour où j'ai décidé de mettre un terme à ma déchéance, et d'aller le retrouver. J'avais son adresse. J'avais le nom de cette ville, Brendaton, où il habitait. Après deux ans et demi de silence, il était temps que je mette un terme à mes souffrances. Papa, merci de ton argent, grâce à toi j'ai pu me loger facilement le temps de trouver un boulot. En fait, j'étais loin du travail de traductrice que j'avais prévu, mais ce bar allait faire l'affaire de m'occuper le temps de retrouver Gabriel et de lui dire le fond de ma pensée.

Le caractère d'une star...

C'est pas toujours facile de se décrire soi-même d'un oeil objectif. C'est pour ça qu'on a inventé les amis et les inconnus, pour vous faire avaler ce que vous ne voulez pas voir, ou assumer. Par où commencer ? Parlons du relationnel, après tout, c'est ça qui intéresse toujours les gens. « Comment es-tu avec les autres ? T'attaches-tu facilement ? Fais-tu confiance rapidement ? » Extravertie, non ça fait mal, non pas forcément. Les réponses, je n'aime pas les développer, les entourer de fioritures. Je vais vers les autres, oui, je n'ai pas ce don d'être discrète et réservée, parce que oui, c'est un don d'après moi. Je ne m'attache pas aux gens que je rencontre, sauf rares exceptions, parce que s'attacher, c'est provoquer sa propre souffrance, et ça, mon gars, j'en ai trop peur. J'ai trop donné. Attention, c'est pas parce que je ne m'attache pas facilement que j'adore la solitude, au contraire. J'aime me retrouver avec moi-même de temps en temps, mais à force de trop l'être je finis par me parler à moi-même et on me prend pour une folle. Et puis, je déteste dépendre des autres, sauf de Mister Cocktail. Lui, au moins, ne me fait pas souffrir. Du moins... pas en apparence. Et comment comparer de l'alcool à une réelle personne ? Quelle malpolie je fais. Aha. Ah, oui, je suis blagueuse, cela va sans dire. Je pense que l'autodérision est une qualité essentielle chez une bonne personne. Vous voyez, là je me considère comme une bonne personne, alors que mon meilleur ami s'appelle Jack. Foutaises. La boisson, c'est pas que pendant les fêtes, c'est quand j'en ai envie. Je danse, je m'enivre de tout, d'alcool, d'hommes. Et si je veux, je n'attends pas la nuit. La journée, je suis serveuse dans un bar, alors il faut dire que l'alcool, je le vois couler à flots... Je vois plus souvent des hommes avec la quarantaine commander des verres de whisky plutôt que de jeunes hommes avec la vingtaine vouloir boire un café allongé sucré. Je suis paresseuse, je n'aime pas tant que ça travailler, je le fais parce qu'en quelque sorte je dois dépendre de moi-même. En ce qui concerne l'amour... Alors ça, on va éviter d'en parler, sinon j'en connais certains qui se foutront de moi. J'ai été bercée par des histoires de princes sur leur cheval blanc. Et j'y crois toujours. Peut-être qu'on m'a trop seriné qu'un jour je serai heureuse comme Cendrillon, que j'aurai des souris, un chat, et un bel amoureux qui m'aime et pour qui je suis tout. Dans mes rêves... Et puisque ce ne sont que des rêves, pourquoi se priver ? Je crois qu'en passant d'homme en homme je continue de chercher celui que je pourrai aimer. J'y crois... ou pas. J'ai eu tort de me laisser aller, une fois. Si je suis encore amoureuse ? Allons donc.

Sous le capot de la voiture...

• .heàrtless; / Justine
• 18 ans
• Femme
• Où as tu découvert le forum?
  sur Help In Design
• Qu'en pensez-vous?
  J'avais craqué y'a déjà plusieurs semaines mais n'ayant pas d'idée pour un perso j'ai gardé le lien au chaud en attendant un scénario qui me plairait, et me voilà ! :3
• Tes commentaire?
  Quel joli design :3 J'espère me plaire ici !

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