C’était l’après-midi et une chaleur accablante s’en prenait à tous les habitants de Bradenton osant mettre un pied dehors. Heureusement que j’avais changé d’idée concernant mes plans de cette après-midi. Se faire bronzer un peu n’allait pas me faire de mal, au contraire. J’allais prendre un peu de couleur, moi qui est si blanche comparée aux autres filles de la ville. Que voulez-vous, c’est parce que je suis grecque et j’en suis sûre. Peu importe. Ce matin, j’avais prévu d’aller faire un petit jogging d’une trentaine de minute, mais j’avais changé d’idée. Mes parents étaient repartis en Grèce pour les affaires et mon frère passait le week-end chez un ami. Moi, je restais ici à ne rien faire. Bien sûr, j’aurais pu faire bronzette dans mon immense cour arrière, près de ma piscine creusée et de mon spa, mais j’aurais été seule. Dieu sait combien j’aime être bien entourée.

Il y avait quand même beaucoup de personnes à la plage, mais la plupart était dans l’eau. Quelques-uns se risquaient à jouer au volleybol et au frisbee, mais ils avaient tous une bouteille d’eau. Je m’installai à l’écart des personnes qui s’amusaient. Je mis ma serviette violette dans le sable fin et retirai mes vêtements pour me retrouver en bikini. Je rangeai mes vêtements dans mon sac et soupirai doucement en m’étendant sur ma serviette de plage. Comme le soleil frappait vraiment fort cette journée-là, je décidai de mettre mes lunettes de soleil. Peut-être que plus tard, j’allais décider d’aller dans l’eau parce qu’il ferait trop chaud pour se faire bronzer. D’ailleurs, pour se faire bronzer... fallait avoir de la crème solaire. Merde ! C’était bien moi, ça, oublier l’un des trucs les plus important. Je rit intérieurement et regardai autour de moi. Il y avait un vieux monsieur pervers qui regardait les jeunes femmes dans l’eau. Non, pas question que je lui demande s’il avait de la crème solaire. C’était évident puisqu’il sentait à dix milles à la ronde. J’avais peur qu’il me demande s’il pouvait m’en mettre dans le dos. Beurk, j’étais dégoutée. En revanche, à ma gauche, il y avait une jeune femme. Environ mon âge, elle semblait être là pour la même raison que moi. J’affichai donc mon plus beau sourire et demandai:

« Excuse-moi. Oui, toi... Est-ce que tu aurais de la lotion solaire ? J’ai oublié la mienne chez moi »

J’avais conscience qu’elle allait peut-être rire de ma gueule, mais je m’en fichais. Ça arrive d’oublier. Au pire, j’allais simplement devenir un peu rouge... Bon, d’accord, j’allais virer couleur homard cuit. Ça ne serait pas une bonne chose, compte tenu qu’il y avait des fêtes qui arrivaient. Je ne voulais pas avoir l’air d’une idiote... Alors j’allais me démener pour pouvoir obtenir cette foutue crème solaire !