-Mr Hastings votre chauffeur pour aller à l'école vient d'arriver. M'indiqua gentiment Mme Fitz, notre bonne.

Je prenais mon sac et partait à l'école, c'était comme ça depuis que j'étais en cours préparatoire. Tous les matins se passaient de la même manière les jours d'école. Mme Fitz me réveillait à 7h, je prenais ma douche jusque 7h20 puis je déjeunais jusque 7h40, et c'est à 7h45 que mon chauffeur arrivait. Ma vie était très réglé, surement trop. Ma mère et mon père n'était jamais à la maison, en effet, j'avais les plus beaux jouets, les plus belles choses, mais je n'avais pas mes parents. Maman était directrice d'une banque très importante à Wall Street et Papa, lui était un très grand investisseur. Je n'ai jamais manqué de rien, matériellement parlant, mais bon, quand j'avais 7 ans, j'étais fier d'avoir un super cartable dernier cri mais quand on nous demandait de raconter notre week-end en famille à l'école, et bien, je n'avais pas vraiment grand chose à dire. Les années passaient et me semblaient quand même très monotones. Enfin jusqu'à ce fameux 15 août 2006, je venais d'avoir 17 Ans et un très bon ami à moi voulait me faire "tester" quelque chose. Je le regarda rouler et étrangement j'avais envie de goûter à ce qu'il était en train de "préparer". Je me rappelais que mes parents m'avaient fait milles et unes recommandations sur le fait de fumer des produits qu'on ne connait pas. Mais à vrai dire, mon ami avait touché la corde sensible, il m'avait dit qu'avec "ça", j'allais avoir l'impression que ma vie était beaucoup mieux. C'est donc ainsi que j'eus mon premier joint en main. Je le rapprochais de ma bouche et aspirer un bon coup afin de sentir toute la fumée s'introduire dans mes poumons. Après quelques aspirations sur la pilon, les effets commençaient déjà à se faire sentir. Je me sentais léger, très léger, et j'avais réellement l'impression de ne plus avoir une vie répétitive et ennuyante. Je venais de faire mon premier pas vers l'être dépravé que je suis aujourd'hui.

Les années passèrent, la marijuana me soulageait mais cela commençait à ne plus être suffisant, mes parents ne me laissaient jamais sortir en soirée. D'après eux, un enfant de bonnes familles ne doit pas se ridiculiser à boire comme un trou dans une soirée d'adolescents. Puis un jour, j'entendis parler d'une ville où la fête bat son plein quasiment 365 jours par an, autant dire que la fête ne s'arrête jamais. C'était pour moi la ville rêvée, le paradis sur Terre. Je devais y aller, je devais convaincre mes parents de me laisser y aller.

-Papa! J'ai trouvé une superbe école, c'est un peu loin mais au moins, cela me permettrait d'être indépendant. Enfin de prendre ma vie en main. J'ai 20 ans quand même, il est l'heure pour moi de grandir.

-Ecoutes mon fils, il n'y a aucun souci, cependant, si tu veux rester dans ton école, il faudra des résultats, sinon tu rentres illico à la maison. Tu devras donc nous envoyer les résultats de tes semestres et comme ça, nous verrons comment se passe ta scolarité.

Voila, c'était officiel, j'allais maintenant partir à Bradenton pour commencer réellement ma vie de débauche. J'allais faire mon entrée dans ce que j'appelais désormais : "My Wonderful World".

-Mr Hastings, auriez-vous l'obligeance de ne pas dormir en cours? C'est dommage que vous soyez fatigués car vous allez restés encore une heure de plus avec moi ce soir.

Je ne répondais pas, je savais qu'ouvrir la bouche aggraverait mon cas, j'acceptais la sentence de ma professeur de Philosophie. Cependant, je n'étais pas fatigué, j'étais défoncé, il y avait une différence entre les deux mais Mme Philosophie n'avait pas l'air de la voir. Mon état en Philo reflétait parfaitement mon état en dehors de l'établissement scolaire. En effet, je me plaisais à fumer, mais attention, je ne fumais pas de cigarette, la seule chose que je fumais, c'était de la marie-jeanne. Mais je pouvais rester plusieurs jours sans rouler ni fumer. Je n'étais pas un déchet, je connaissais juste le coté très positif d'un bon joint. Cependant, en soirée, il m'arrivait de consommer énormément et de faire consommer, évidemment, la défonce tout seul n'est pas intéressant. Autant être plusieurs à la partager. Voila à quoi ressemble ma vie aujourd'hui, le fameux "métro, boulot, dodo" a été changé en "bédot, boulot, dodo" rien que pour moi. Mais je ne regrette rien, et puis, j'ai toujours de très bonnes notes, alors je peux rester ici, à Bradenton.