RAPHAËLLE HARMONY SAMUELS

C'est pas toujours facile de se décrire soi-même d'un oeil objectif. C'est pour ça qu'on a inventé les amis et les inconnus, pour vous faire avaler ce que vous ne voulez pas voir, ou assumer. Par où commencer ? Parlons du relationnel, après tout, c'est ça qui intéresse toujours les gens. « Comment es-tu avec les autres ? T'attaches-tu facilement ? Fais-tu confiance rapidement ? » Extravertie, non ça fait mal, non pas forcément. Les réponses, je n'aime pas les développer, les entourer de fioritures. Je vais vers les autres, oui, je n'ai pas ce don d'être discrète et réservée, parce que oui, c'est un don d'après moi. Je ne m'attache pas aux gens que je rencontre, sauf rares exceptions, parce que s'attacher, c'est provoquer sa propre souffrance, et ça, mon gars, j'en ai trop peur. J'ai trop donné. Attention, c'est pas parce que je ne m'attache pas facilement que j'adore la solitude, au contraire. J'aime me retrouver avec moi-même de temps en temps, mais à force de trop l'être je finis par me parler à moi-même et on me prend pour une folle. Et puis, je déteste dépendre des autres, sauf de Mister Cocktail. Lui, au moins, ne me fait pas souffrir. Du moins... pas en apparence. Et comment comparer de l'alcool à une réelle personne ? Quelle malpolie je fais. Aha. Ah, oui, je suis blagueuse, cela va sans dire. Je pense que l'autodérision est une qualité essentielle chez une bonne personne. Vous voyez, là je me considère comme une bonne personne, alors que mon meilleur ami s'appelle Jack. Foutaises. La boisson, c'est pas que pendant les fêtes, c'est quand j'en ai envie. Je danse, je m'enivre de tout, d'alcool, d'hommes. Et si je veux, je n'attends pas la nuit. La journée, je suis serveuse dans un bar, alors il faut dire que l'alcool, je le vois couler à flots... Je vois plus souvent des hommes avec la quarantaine commander des verres de whisky plutôt que de jeunes hommes avec la vingtaine vouloir boire un café allongé sucré. Je suis paresseuse, je n'aime pas tant que ça travailler, je le fais parce qu'en quelque sorte je dois dépendre de moi-même. En ce qui concerne l'amour... Alors ça, on va éviter d'en parler, sinon j'en connais certains qui se foutront de moi. J'ai été bercée par des histoires de princes sur leur cheval blanc. Et j'y crois toujours. Peut-être qu'on m'a trop seriné qu'un jour je serai heureuse comme Cendrillon, que j'aurai des souris, un chat, et un bel amoureux qui m'aime et pour qui je suis tout. Dans mes rêves... Et puisque ce ne sont que des rêves, pourquoi se priver ? Je crois qu'en passant d'homme en homme je continue de chercher celui que je pourrai aimer. J'y crois... ou pas. J'ai eu tort de me laisser aller, une fois. Si je suis encore amoureuse ? Allons donc.
fiche de présentation